vendredi 29 octobre 2010

La cité perdue



Perchée à 2400 mètres d'altitude, le Machu Picchu, patrimoine mondial de l'UNESCO, impressionne tant par sa majestuosité que par le mystère qui l'entoure encore aujourd'hui. Était-ce une forteresse, une capitale religieuse, la résidence secondaire des empereurs?

Préservée de la colonisation espagnole, cette citée, où devaient demeurer jusqu'à 1800 personnes, aurait été abandonnée par ses habitants qui se seraient réfugiés afin de fuir l'ennemi, dans des villes voisines, encore plus inaccessibles. Bien que d'autres supposent qu'une épidémie aurait dévasté toute la population.

Oubliée du reste du monde durant trois siècles, c'est en 1911, que Hiram Bingham, un archéologue américain, découvre le Machu Picchu, le "vieux sommet" en quechua, où y habitait alors un couple de paysans. Nous sommes parties donc à notre tour à la conquête de cette merveille du monde.

Le trajet pour gagner le Machu Picchu nous a d'abord amené à Ollantaytambo, à 1h15 de la ville de Cuzco. Nous avons pris le temps de visiter les ruines qui surplombent le village. Village dont la construction respecte les anciennes fondations incas.

Ollantaytambo

De là, nous avons pris le train pour Aguas Calientes. Expérience assez amusante, car même si on comprend bien que les étrangers paient plus cher leur billet que les locaux, nous ne pensions pas que chacun avait son wagon respectif: les péruviens d'un côté, les étrangers de l'autre!

Le long du trajet, le paysage change. Peu à peu, on pénètre dans une atmosphère tropicale, et arrivées 2h plus tard à Aguas Calientes, on est dans un décor totalement différent: sur les rives de l'Urubamba, une végétation luxuriante nous entoure, depuis laquelle s'élèvent des chants d'oiseaux des plus surprenants. Toutefois, Aguas Clientes est un village aux allures de mini-ville. Composé à 70% de touristes en tant que lieu d'accueil des visiteurs du Machu Picchu, on ne trouve que restaurants et bars où l'Happy Hour dure 24h/24!

Aguas Calientes


Nous y avons passé une nuit, avant de nous lever aux aurores pour entreprendre notre ascension d'un peu plus de 300 mètres jusqu'à la vieille cité inca. Nous nous sommes enfoncées progressivement dans la forêt tropicale. Une heure d'effort plus tard, nous arrivions sur le site. La brume enveloppait les sommets alentours et en particulier celui du Wayna Picchu ("jeune sommet" en quechua). C'est cette majestueuse montagne que vous voyez se dresser derrière les ruines. Il est possible de la gravir, privilège réservé aux 400 premiers candidats qui se présentent sur le site pour profiter d'un (à ce qu'il paraît) époustouflant panorama sur la vallée de l'Urubamba. Vous l'aurez bien compris, malgré notre arrivée à l'aube et notre place ainsi garantie, nos jambes étaient encore bien fébriles de la "subida" fraîchement accomplie. Nous avons donc fait preuve d'humilité devant ce nouveau défi.






Nous avons alors préféré nous promener tranquillement au milieu des ruines. La ville s'organise selon différents quartiers:



Les maison des agriculteurs, aux côtés des terrasses cultivées:



Le temple du Soleil et le Palais royal:



L'observatoire ou Intiwana où se dresse un monolithe faisant office de cadran solaire:



Le temple des trois fenêtres dont les orifices auraient servi à renvoyer les rayons du soleil pour éclairer la place sacrée:



Le quartier des habitations:



Pour circuler entre les différents quartiers et en comprendre les usages, une simple carte nous avait été fournie à l'entrée du site. Si l'on considère le tarif global pour une visite du Machu Picchu, on trouve bien dommage qu'une part plus importante ne soit pas réinvestie dans la muséographie. Mais heureusement, notre "Guide du routard" entre les mains de Marie valait tous les guides du monde!

Cette découverte du site nous donna quelques frissons. Tout d'abord par la beauté du cadre naturel dans lequel se dressent ces immenses pierres. Mais aussi d'imaginer la vie de cette cité. Pour cette civilisation, le culte du soleil régissait toute leur organisation. Et les sacrifices humains étaient monnaie courante pour attirer les grâces des Dieux. Qu'il fait bon vivre à notre époque!!!

Question écologie au Pérou

Une chose frappe nos yeux d'européens, depuis notre arrivée au Pérou : la pollution.
En effet, ici, la pollution est présente partout, en ville comme en campagne : des milliers de sacs plastiques jonchent le bord des routes, on croise des décharges à ciel ouvert, des petites ruelles cachent souvent un tas d'ordures, et dans les villes, on ne sent que les pots d'échappement... Nos yeux (et nos nez!) ne sont plus habitués à ce genre de spectacle, et nos consciences sont parfois choquées par le comportement des habitants. Ces Fils du Soleil, descendants des Incas qui vénéraient le Soleil, la Lune, la Terre Nourricière, et qui, aujourd'hui, jettent jusqu'à leurs sacs plastiques par les fenêtres des bus...

N'y a t-il réellement aucune conscience écologique au Pérou ?

Il y a un manque de moyens évident du pays qui a certainement aujourd'hui d'autres priorités que de s'occuper du traitement de ses déchets, quand tous les enfants ne vont pas à l'école, et qu'il reste beaucoup de routes à goudronner... Mais, il semblerait que les habitants ont aussi du mal à se projeter à long terme, ce qui se reflète dans la vie politique du pays. En effet, le Pérou sort de nombreuses années de terrorisme et de guérilla qui ont profondément marquées les mentalités des habitants. Il faut sûrement aussi prendre en compte que le Pérou se trouve sur une zone sismique importante et ne compte plus les tremblements de terre qui ont ravagé le pays. Mais il y a quand même une lueur d'espoir, quand on voit les inscriptions sur certains bords de routes, ou encore dans cette manifestation devant le palais de justice de Cuzco (photo ci-dessous). C'est certainement par la nouvelle génération que la prise de conscience se fera, mais je pense que nous (pays occidentaux), qui avons une longueur d'avance à ce niveau, pouvons faire quelque chose. Car ce sont en partie les grosses industries qui sont omniprésentes ici, comme Coca-Cola, Nestlé ou Nivéa par exemple, qui profitent de la rentabilité du marché Sud-Américain.

Voilà, c'est aussi ça notre voyage : ouvrir nos yeux sur ce monde que nous traversons et sur ses réalités, même si elles ne sont pas toujours très belles...

Jesusa et ses chullos



Si vous venez à Cuzco et que vous grimpez la calle Resbalosa, prenez le temps de vous arrêtez à mi-chemin pour admirer les travaux de Jesusa, un petit bout de femme d'une quarantaine d'année, qui tient un étal de lainage. Pour quelques soles vous pourrez alors ramener un chullo (bonnet péruvien) en souvenir.

Cela fait presque une dizaine d'année qu'elle s'est installée dans cette rue. Avec d'autres collègues, comme elles les appelle, elle partage un dépôt un peu plus bas dans la rue, marqué par une porte en bois de couleur bleue. Elle loue le local 50 soles le mois. Tous les matin, elle vient y chercher les pulls, les gants et les chaussettes en alpaca (animal proche du lama, très apprécié pour sa laine et sa viande) qu'elle a confectionnés elle-même, à la main ou à la machine. Et quelques marches plus loin, elle installe sa marchandise à la vue des passants. Vous la verrez tricoter sans cesse afin de vous proposer un plus large éventail de choix, sachant qu'un petit bonnet lui coûte déjà 4 à 5h de travail.



Nous avons rencontré Jesusa dès notre premier jour à Cuzco. On lui a acheté un petit chullo et elle nous a alors remercié, ainsi que Dieu pour nous avoir permis de lui acheter un des ses travaux. Au fil des jours, alors que la montée de la rue Resbalosa épuisait notre souffle, nous nous arrêtions faire une pause auprès de Jesusa, admirant ses œuvres et succombant quelquefois. Elle nous explique alors les difficultés qu'elle rencontre.

La meilleure période de l'année reste les mois de juin, juillet et août, la saison touristique. Mais 2010 n'a pas été propice aux affaires. Selon elle, la grippe porcine et le mondial de football ont poussé les voyageurs vers d´autres contrées. Puis, la pluie a été abondante: dans ce ce cas, il faut vite rattrouper la marchandise pour la mettre à l'abri. Et attendre que la pluie cesse, continuant à tricoter, protégée par un seul plastique. Comme nous dit Jesusa, elle et ses collègues pourraient vendre dans leur dépôt, mais les touristes n'y entrent pas. Elles préfèrent alors la rue, même si cela signifie prendre la poudre d'escampette à l'arrivée de la police municipale.

Et puis il y a des jours où seul le temps passe, sans aucun acheteur en vue . Les "bons" mois, Jesusa arrive à gagner 300 soles de bénéfice, après avoir payé la location de son dépôt, ses charges personnelles et la mensualité universitaire pour son plus jeune fils. Celui-ci, âgé de 18ans, étudie l'informatique et souhaite une autre vie que le reste de sa famille, loin de l'artisanat et de la vente itinérante, comme c'est le cas pour le gendre et le fils cadet de Jesusa.

Jesusa, pourtant, est originaire d'un milieu d'agriculteurs. Elle a grandi à Sicuani, un village à quelques heures de Cuzco. C'est là que son père, Francisco, lui a appris à tricoter, quand elle ne l'aidait pas aux champs. A 18 ans, elle est tombée enceinte de sa fille et est partie pour la ville, avec son époux, un joueur de zampona (flûte andine). Malheureusement, celui-ci l'a abandonnée, la laissant seule  avec ses trois enfants. C'est là qu'elle a décidé de vendre des lainages.

Aujourd'hui, Jesusa vit à Cuzco, avec ses deux fils. Elle a la chance d'être propriétaire de sa maison, celle où elle s'était installée avec son époux à son arrivée en ville. Les loyers sont chers et ses fils l'accompagneront jusqu'à ce qu'ils fondent, à leur tour, une famille. Sa fille et son petit fils, quant à eux, ne vivent pas bien loin d'elle.

Lors de notre dernier jour à Cuzco, nous sommes passées dire au revoir à notre amie, sans oublier de ramener quelques unes de ses œuvres dans nos valises. On pensera bien à elle lorsque nous reviendrons lutter contre le froid hivernal franc-comtois!

mercredi 27 octobre 2010

Cuzco, "nombril" de la civilisation inca



L'empire Inca a vu le jour dans les années 1400. La légende veut que l'Inca Manco Capac et sa sœur-épouse Mana Ocllo, envoyés par le Dieu-soleil Inti, aient émergés du lac Titicaca et aient alors fondé la ville de Cuzco, capitale de l'empire "Tawantinsuyu" ou la "terre des quatre quartiers", s'étendant sur 4000km, du nord de l'Équateur au centre du Chili. La langue officielle est le quechua, toujours parlée aujourd'hui au Pérou et en Bolivie.

La chute de l'empire est marquée par la conquête espagnole menée par Francisco Pizarro qui ordonna l'exécution du dernier Inca, Atahualpa, et déplaça la capitale à Lima en 1535. Un mouvement de résistance fut toutefois organisé mais totalement réprimé en 1572.




La ville coloniale s'édifia alors sur les fondations de la cité inca, dont on peut encore admirer les vestiges par endroits. On ne peut que se laisser séduire par cet anachronisme architectural malgré ce que celui-ci implique: l'esthétique espagnol se marie majestueusement à ces énormes pierres si parfaitement imbriquées que,  même des siècles plus tard, aucun filet d'air ne s'en échappe. En se promenant dans Cuzco, on ne peut que tomber sous le charme des balcons en bois, des ruelles pavées et des cascades de tuiles, du quartier San Blas, et de la Plaza de Armas où s'érigent la Cathédrale et la Compania de Jesus, deux témoignages du style baroque.


Cuzco est, des trois grandes villes où nous avons séjourné, celle qui nous a le plus frappé par son modernisme ou l'empreinte de la culture de masse. L'afflux de touristes, notamment pour la visite du Machu Picchu, organise l'économie de la ville. On en vient à se demander si tous les témoignages traditionnels qui nous séduisent sont un attrape-touristes ou des coutumes encore bien encrées. Être touriste dans cette ville n'est d'ailleurs pas des plus agréables, tant nous sommes sollicitées : "Restaurantes senoritas?", "Massage?", "Hôtel?", "Compra-me mi muñeca!".



Mais on s'amuse également des différentes activités que chaque commerçant peut combiner, un système que nous avons déjà constaté auparavant mais qui est davantage marquant à Cuzco. Vous pouvez faire laver votre linge, pendant que vous vous renseignez sur votre prochain trek. Vous pouvez acheter votre pain , tout en surfant sur le net ou en rafraîchissant votre coupe de cheveux. Et ne vous étonnez pas de trouver un berceau au milieu d'un magasin, les enfants non-scolarisés tiennent souvent compagnie à leurs parents.


Et malgré cette vitrine à touristes dont nous faisons indéniablement parties, mais qui peut quelquefois agacer, il suffit de prendre le temps de discuter avec les personnes qui croisent notre chemin pour goûter aux réelles saveurs péruviennes.


mardi 19 octobre 2010

Trek dans le Canyon de Colca

L’autre côté attractif de la région d'Arequipa est l'important Canyon de Colca, localisé dans la Province de Caylloma, d’une longueur de plus de 100 km. Il est le deuxième canyon le plus profond au monde avec un dénivelé de 2300 mètres. Y faire une excursion nous paraissait donc indispensable. Ainsi, nous sommes parties à sa découverte, en trek pendant 3 jours...


Jour 1 :
Départ à 3h du matin (dur dur la vie de voyageurs) ! 3h de route nous attendent avant de rejoindre le village de Chivay à 3600 mètres d'altitude. Pas vraiment le temps de le visiter, nous nous y arrêtons seulement pour prendre notre petit-déjeuner avant de reprendre le bus pour 1h30. Bus qui nous mènera au mirador de la Cruz del Condor afin d'admirer... les condors bien sûr ! Malheureusement, nous n'en apercevrons que deux et d'assez loin, peut-être à cause de l'amas de touristes qui s'y trouve (plusieurs dizaines de cars!). Les Incas vénéraient le condor des Andes. Pour eux, il était un animal mythique, à qui ils vouaient respect et admiration. Pouvant atteindre plus de 3 mètres de large en déployant ses ailes et peser jusqu'à 12 kgs, il reste le plus gros oiseau volant !


Remontée dans le bus pour cette fois atteindre le village de Cabanaconde où nous devons commencer notre trek. Guidées par Pablo, nous amorçons la descente du canyon avec notre petit groupe de 8 personnes. Le paysage est à couper le souffle... tout comme l'altitude, car dans l'effort, nous avons l'impression de ne posséder plus que la moitié de la capacité de notre cage thoracique ! 1200 mètres de dénivelé plus tard, nous arrivons bien contentes au village de San Juan de Chuccho pour passer notre première nuit.


La communauté qui y vit a installé des chambres afin d'accueillir des randonneurs. Ce fut l'occasion pour nous de découvrir leur mode de vie autour de la préparation du repas du soir. Le canyon vivait autrefois uniquement de l'agriculture mais aujourd'hui, une grande partie de son économie vient du tourisme. Il y a 3 ans, les villages n'avaient toujours pas l'électricité. Les installations d'accueil sont donc sans grande prétention ce qui permet de conserver les charmes des lieux, loin de l'abondance de la culture de masse.




Jour 2 :
Après la descente, une petite remontée nous attendait (500 mètres de dénivelé) dès le réveil pour rejoindre le village de Tapay. Cette fois-ci, le mal des montagnes nous a mis vraiment à l'épreuve : mal de tête pour l'une et difficultés respiratoires pour l'autre. Nous pensons alors au lendemain, où nous devrons remonter toute la descente de la veille. Nous penchons déjà pour un retour en mule ! Heureusement, au bout d'une heure, nous avons vaincu la montagne et la traversée des villages est une belle récompense. Nous découvrons encore un peu plus les traditions et les réalités quotidiennes de la vie dans le canyon. Etant ravitaillés uniquement à dos de mules, les habitants ne peuvent pas par exemple posséder un simple réfrigérateur. Ils ont donc recours à des techniques artisanales pour la conservation des aliments.


12h : nous arrivons (avec joie encore une fois) à l'Oasis San Galle, qui semble être aménagé uniquement pour les touristes. Nous avons l'impression de nous retrouver d'un coup dans un Club Med avec piscine et petites cabanes pour logement. Malheureusement, en y regardant de plus près (plus les heures passant) nous avons la désagréable surprise de constater la saleté de nos collègues trekers : beaucoup de détritus jonchent le sol... Alors même si depuis notre arrivée nous sommes surprises par le manque de conscience écologique des péruviens, nous sommes grandement déçues de voir que les touristes participent également et grandement à la dégradation des espaces naturels au Pérou.

Jour 3 :
Dernier jour du trek: avec quelques autres, nous décidons de laisser soin aux mules et non à nos jambettes de nous remonter jusqu'au village de Cabanaconde. Même si nous sommes un peu déçues de ne pas avoir la satisfaction d'avoir accompli tout ce trek par nous-mêmes, nous pouvons profiter pleinement du lever du soleil sur nos mules (puisque nous avons commencé l'ascension à 5h), moyen de transport que nous n'aurons probablement plus jamais l'occasion de prendre! Mais ne croyez pas que cela était de tout repos pour autant, la remontée était toute aussi sportive! Il fallait bien s'accrocher et même si nous pouvions admirer le paysage, pas question de se lâcher d'une main, ne serait-ce que pour prendre une photo... Les arrêts de nos mules à deux centimètres du précipice nous ont valu des petites peurs !


Nous garderons un souvenir inoubliables de ce trek avec ses paysages magnifiques et des rencontres toujours très enrichissantes. Encore une occasion aussi de constater qu'il y a beaucoup de voyageurs longue durée dans ce monde provenant de tout horizon. Nous avons même été surprises de voir le nombre de filles voyageant seules. Qu'il est agréable de faire partie de cette communauté de voyageur!


Alpacas

lundi 18 octobre 2010

Pourquoi un tel voyage ?

Arequipa, Plaza de Armas



















L'Amérique latine est vaste et beaucoup d'endroit nous font rêver ! Nous avons mis pas mal de temps avant de définir un itinéraire qui convient à notre petit budget et nos envies.

Nous avons toutes deux connu des expériences de longs séjours à l’étranger mais cette fois-ci, nous souhaitions découvrir d’autres modes de vie, de pensées, des sphères culturelles différentes de celles que nous avons explorées auparavant, loin de nos habitudes occidentales.

Ce voyage est guidé par nos envies de rencontres, notre soif de découvertes culturelles et sociales, notre volonté de prendre conscience de ce qui nous entoure et de découvrir de nos propres yeux notre belle planète.

Pour cela, notre voyage est constitué d'une partie tourisme-routard mais également d'une partie de bénévolat dans les associations que nous rencontrerons. Nous comptons rester plus longtemps dans la région de Cordoba en Argentine pour nous investir dans une mission précise.

Nous voyons notre voyage comme un enrichissement personnel qui constituera un plus dans nos vies professionnelles à venir. Nous sommes en continuelle recherche d'éléments constitutifs et marqueurs des cultures locales, voir comment elles évoluent face à la culture de masse et l’effet du tourisme. Nous portons toutes les deux un intérêt certain à la continuité et à la multiplicité des pratiques culturelles locales.

Nous comptons donc vous faire partager toutes nos découverte à travers ce blog et à notre retour !




Arequipa, la Ville Blanche

Plaza de Armas
Les 16h de bus reliant Lima à Arequipa sont passées comme de rien. Nous n'avions jamais vu un bus aussi confortable de notre vie : sièges complètement inclinables, oreillers, couvertures, films et... paysages magnifiques! Nous n'avons donc pas décrochés nos yeux de la fenêtre jusqu'au coucher du soleil soit 17h30 ! Eh oui, le soleil se couche et se lève tôt (vers 5h).

Dès notre arrivée, nous sommes littéralement boostées par la température et le soleil qui nous manquait tant à Lima. Une fois dans le taxi qui nous mène au centre d'Arequipa, nous nous sentons au cœur de l'Amérique latine! Nous trouvons un hôtel en moins de 10 minutes grâce à notre "Guide du routard" et aux conseils du chauffeur de taxi. Cela nous laissera le temps au cours de la journée de visiter le Monastère de Santa Catalina, le plus grand couvent au monde, véritable ville dans la ville, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, autant dire qu'il méritait d'être vu !


le Monastère de Santa Catalina



le Monastère de Santa Catalina

Nous sommes assez rapidement tombées sous le charme de la Ville Blanche, plus propre, plus ensoleillée et plus agréable à vivre que Lima. Elle se situe sur les hauteurs de la Cordillère Occidentale des Andes à une altitude de 2.350 mètres. Son nom de “Ville Blanche” provient de la pierre volcanique (sillar), avec laquelle sont construites les maisons et édifices publics de la ville. Arequipa est encerclée par trois volcans: le Misti (5.822 m.), le Chachani (6.075 m.) et le Pichu Pichu (5.664 m.) qui contribuent fortement à son charme.





Ser mochilero...


Voyager en routard évoque pour la plupart une part de rêve et de fascination: on pense à de magnifiques paysages, à la liberté, la mobilité, à des rencontres colorées, à un émerveillement continuel. Mais on oublie souvent toutes les questions pratiques qui s'y rapportent!

Si quelques mois auparavant, les tribulations de nos esprits portaient davantage sur notre avenir professionnel et matériel, nos préoccupations actuelles portent sur du plus court terme. Et surtout elles se représentent continuellement:

Qu'est ce qu'on mange? On va au resto ou au supermarché? On prend le risque de tester les légumes?
On va dans une laverie ou on fait un lavage à la main? ça aura le temps de sécher avant le prochain départ?
Qu'est ce qu'on a dépensé aujourd'hui? Il nous reste encore assez d'argent pour finir la semaine ou il faut partir à la recherche d'un distributeur?
On descend à quel hôtel? On essaie de trouver moins cher?
On prend quelle compagnie de bus pour notre prochain trajet? bon marché ou confortable?
De quoi peut-on se débarrasser pour alléger notre sac?

A chaque changement de lieu, le même casse tête afin de prévoir au mieux et de faire des économies, ou plutôt ne pas trop dépenser histoire de faire durer le voyage!

Voyager avec son seul sac à dos et pour une longue période n'est donc pas de tout repos! Il faut accepter de consacrer des moments (répétitifs), voire des journées entières à organiser la suite du séjour (ticket de transport, excursions), même si on peut laisser place à l'imprévisible! C'est une facette du voyage qui a son charme et il faut reconnaître que ça nous vaut aussi quelques fous rires!

Vivre ainsi c'est aussi vivre au rythme du pays que l'on est venue découvrir, on y apprend l'art de négocier et on pratique davantage notre espagnol le temps de quelques échanges. On apprend également à vivre avec "moins" et à se défaire de notre confort habituel. C'est alors une découverte de soi et de ses propres limites...ou ressources!


Bilan dans trois mois!!!!!!!




jeudi 14 octobre 2010

Brisas del Titicaca



Nous avons passé notre dernière soirée à Lima avec Lesly autour de plats et coktails typiques au Centro Cultural Brisas del Titicaca, sorte de Moulin Rouge péruvien. Ici, des spectacles de danses traditionnels de la compagnie Perù Expresión s'enchainent et s'alternent avec des occasions de tester notre sens du ryhtme latino ! Malheureusement, nous avons été ridicules à côté de la population locale notamment d'une mamie de 70 ans qui avait définitivement le rythme dans la peau ! Cela ne nous a malgré tout pas empêché de nous éclater aux sons de la zampoña (flûte de pan), du charango (petite guitare) ou encore de la quena (sorte de flûte à bec).




Il existe beaucoup de danses différentes selon les régions du Pérou, auxquelles correspond un costume traditionnel. Pour ne citer qu'elles : la Morenada de Puno, la Marinera du Nord ou de Lima, la Valse de Lima. Certaines danses sont aussi des mélanges de danses péruviennes et de danses mondialement connus comme la danse africaine ou le flamenco, résultant des vagues d'immigration au Pérou.



mercredi 13 octobre 2010

Des mondes pas si différents

Avant de partir, nous ressentions toutes deux une légère appréhension pour cette aventure, cette inconnue qui se présentait devant nous. En attendant tellement d'un voyage, il est normal d'augmenter les risques de déception!

Ce sont surtout les divers conseils et mises en garde entendus qui ont nourri ce sentiment! Avant notre départ et... sur place!

En effet, nous n'avions pas pas encore mis le nez en dehors de notre hôtel, lors de notre première matinée à Lima, que notre voisin de chambre (un homme d'affaires malaisien résidant au Pérou), nous sortait déjà son laïus sur l'insécurité, à coups de faits divers dramatiques!Nous fûmes donc plus qu'attentives lors de notre première sortie, le temps également de jauger de la situation par nous-mêmes.

Nous nous sommes vite rendu compte que nous suivons, en tant que femmes, les mêmes précautions en France que celles que l'on nous conseille ici!

Mais à l'étiquette sexuelle s'ajoute ici celle de "touriste étranger"! Il semble alors logique de ne pas afficher ses effets personnels et de ne pas sortir son appareil photo à tout va. Mais il est vrai qu'il nous est difficile de nous fondre dans la masse avec nos peaux (très) blanches (malgré que l'on commence à bronzer un peu) dans un paysage majoritairement composé d'hispaniques, d'indiens ou de métis.

Toutefois, Lima reste une capitale, les célèbres bidonvilles laissent également la place à de charmants et bourgeois petits quartiers. Les centres commerciaux avec toute sorte de produits "dernier cri" ne manquent pas. Nous, qui pensions ne pas retrouver nos produits hygiéniques de base durant trois mois, étions bien loin de la vérité : les crèmes et autres cosmétiques de nos célèbres laboratoires français apparaissent ici dans toutes les pharmacies.

Ce n'est donc pas un monde si différent du nôtre que nous avons découvert. On trouve suffisamment de choses familières dans ce nouvel environnement pour nous sentir à l'aise et sans être envahie par un sentiment d'insécurité. J'espère que les mamans sont rassurées car nous nous sommes bien acclimatées!

En dehors des sentiers...touristiques

Un des souvenirs les plus mémorables que nous retiendrons de notre passage sur la région de Lima sera sans doute la sortie que notre correspondante Lesly nous a alors organisée pour nous faire découvrir les alentours.


Nous avons quitté Lima en début de matinée en ce férié proclamé en l´honneur du "Combate de Angamos" pour rejoindre le village de Chosica. Ce trajet nous a mené à travers les bidonvilles de Lima où nous avons constaté une existence bien différente de celle des quartiers de Miraflores ou San Isidro : décharge à même le sol, entassement d´habitations avec toute sorte de matériel de récupération, étalage de fruits et légumes douteux. Tout ceci sous ce fameux nuage gris qui rendrait le plus bel édifice bien fade.

Chosica
Arrivée à Chosica, on aurait eu l'impression de se retrouver dans un "faux" petit village organisé parfaitement en forme rectangulaire, telle une surface constructible de jeu vidéo. Au centre, une jolie petite place, encerclée par les montagnes, donne envie de s'y reposer.

Puis, nous avons poussé jusqu'au village de Santa Eulelia où nous avons dégusté dans un restaurant à ciel ouvert un "pachamanca", cet assortiment de viandes cuites sous terre, au rythme de chansons
festives péruviennes.


Enfin, nous avons passé l'après-midi à l'orphelinat de Naña où Lesly vient une fois par semaine, en tant que kinésithérapeute, s'occuper des enfants qui y séjournent. Nous avons bien sûr découvert de jolies petites bouilles, toutes plus attachantes les unes que les autres: un moment de jeu et d'insouciance malgré le drame vécu par ces enfants à l'aube de leur vie.

Nous sommes revenues la tête pleine de cette journée, heureuses et humbles à la fois, devant des réalités de vie bien différentes! Merci Lesly!



jeudi 7 octobre 2010

Quelques principes du bus liménien


Prendre le bus a été surement l'expérience la plus folklorique de nos premiers jours. Rien de tel pour s'immerger dans une culture, avec le volume de la musique latine à fond !!! Voici quelques règles que nous avons pu observer :

1- Pas d'arrêts définis
C'est à dire qu'on va à un arrêt (simple pancarte sommaire sur le trottoir) et on attend que le bus qui nous convient passe !
2- Pas de lignes
On regarde sur le côté du bus les destinations (les noms de quartiers) quand celui-ci passe devant nous.
3- Pas de plan ou d'itinéraires
On le prend dans un quartier et il nous amène dans un autre quartier, rien de très précis en soi donc.
4- Pas de tickets
On paye directement dans le bus, généralement 1 NS par voyage mais le prix peut être plus élevé si on va assez loin ou si on a une tête d'étranger !
5- Pas de compagnie
La concurrence est donc rude. C'est pourquoi un homme est là pour vous aider à faire votre choix ! A chaque passage vers un arrêt, il incite les gens à monter dans son bus, il est ensuite là pour encaisser l'argent et annoncer les quartiers. La grande question est : comment il fait pour se souvenir du paiement de chaque voyageur et de l'endroit où ils vont ?!
6- Pas de limitation de vitesse ou de code de la route
On roule très vite, on s'arrête le moins possible, quitte apparemment à devoir sauter du bus en route... Il faut bien s'accrocher !! Le klaxon est indispensable et semble dire aux autres automobilistes (qui ont le même code d'ailleurs) "Pousse-toi, je passe". Inutile donc de préciser que les feux rouges et stops sont moyennement respectés.
7-Pas de confort
Évidemment, les bus sont petits et délabrés. Surement conçus par rapport à la taille moyenne d'un péruvien car il en faudrait peu pour qu'on ait à se courber pour ne pas se cogner la tête au plafond. Et bien sûr, comme vous vous en doutez, pouvant contenir 30 personnes alors qu'on s'y metterait maximum 10 en Europe !

"La ville où il ne fait jamais beau et où il ne pleut jamais"

Le 4 octobre, à 1h00 du matin, nous atterrissions à l'aéroport de Lima où notre correspondante, Lesly, était venue nous accueillir. Sur ses conseils, nous nous sommes installées dans un agréable petit hôtel du quartier de Miraflores.

Le lendemain, après s'être bien reposées, nous sommes parties à la découverte de notre quartier.

Il est vrai que nous nous attendions à une température douce mais aussi à quelques rayons de soleil. Cette fameuse brume qui enveloppe Lima n'est donc pas un mythe, et comme nous l'avons lu dans notre guide du routard, on comprend pourquoi Herman Melville parlait de cette ville comme de "la plus triste de la terre". La pollution y est également ambiante et les voies de circulation constituent une vraie jungle à pied, comme sur roue!

Mais on apprécie le bord de mer, l'artisanat local et les marchés que nous pourrions dévaliser si notre bon sens ne nous retenait pas, le quartier de Barranco qui nous offre cette ambiance "latine" que nous recherchions, avec les terrasses de ses restaurants surplombant les ruelles bordées de cactus, la cuisine à base de poissons et fruits de mer, les viandes variées et accompagnées de patates, maïs et riz. Pour le moment notre estomac s'est parfaitement acclimaté!!! On touche du bois!!!!


Aujourd'hui le soleil se montre et nous partons à la découverte du centre historique et de quelques vestiges de la colonisation espagnole!