L’autre côté attractif de la région d'Arequipa est l'important Canyon de Colca, localisé dans la Province de Caylloma, d’une longueur de plus de 100 km. Il est le deuxième canyon le plus profond au monde avec un dénivelé de 2300 mètres. Y faire une excursion nous paraissait donc indispensable. Ainsi, nous sommes parties à sa découverte, en trek pendant 3 jours...
Départ à 3h du matin (dur dur la vie de voyageurs) ! 3h de route nous attendent avant de rejoindre le village de Chivay à 3600 mètres d'altitude. Pas vraiment le temps de le visiter, nous nous y arrêtons seulement pour prendre notre petit-déjeuner avant de reprendre le bus pour 1h30. Bus qui nous mènera au mirador de la Cruz del Condor afin d'admirer... les condors bien sûr ! Malheureusement, nous n'en apercevrons que deux et d'assez loin, peut-être à cause de l'amas de touristes qui s'y trouve (plusieurs dizaines de cars!). Les Incas vénéraient le condor des Andes. Pour eux, il était un animal mythique, à qui ils vouaient respect et admiration. Pouvant atteindre plus de 3 mètres de large en déployant ses ailes et peser jusqu'à 12 kgs, il reste le plus gros oiseau volant !
Remontée dans le bus pour cette fois atteindre le village de Cabanaconde où nous devons commencer notre trek. Guidées par Pablo, nous amorçons la descente du canyon avec notre petit groupe de 8 personnes. Le paysage est à couper le souffle... tout comme l'altitude, car dans l'effort, nous avons l'impression de ne posséder plus que la moitié de la capacité de notre cage thoracique ! 1200 mètres de dénivelé plus tard, nous arrivons bien contentes au village de San Juan de Chuccho pour passer notre première nuit.
La communauté qui y vit a installé des chambres afin d'accueillir des randonneurs. Ce fut l'occasion pour nous de découvrir leur mode de vie autour de la préparation du repas du soir. Le canyon vivait autrefois uniquement de l'agriculture mais aujourd'hui, une grande partie de son économie vient du tourisme. Il y a 3 ans, les villages n'avaient toujours pas l'électricité. Les installations d'accueil sont donc sans grande prétention ce qui permet de conserver les charmes des lieux, loin de l'abondance de la culture de masse.
Jour 2 :
Après la descente, une petite remontée nous attendait (500 mètres de dénivelé) dès le réveil pour rejoindre le village de Tapay. Cette fois-ci, le mal des montagnes nous a mis vraiment à l'épreuve : mal de tête pour l'une et difficultés respiratoires pour l'autre. Nous pensons alors au lendemain, où nous devrons remonter toute la descente de la veille. Nous penchons déjà pour un retour en mule ! Heureusement, au bout d'une heure, nous avons vaincu la montagne et la traversée des villages est une belle récompense. Nous découvrons encore un peu plus les traditions et les réalités quotidiennes de la vie dans le canyon. Etant ravitaillés uniquement à dos de mules, les habitants ne peuvent pas par exemple posséder un simple réfrigérateur. Ils ont donc recours à des techniques artisanales pour la conservation des aliments.
12h : nous arrivons (avec joie encore une fois) à l'Oasis San Galle, qui semble être aménagé uniquement pour les touristes. Nous avons l'impression de nous retrouver d'un coup dans un Club Med avec piscine et petites cabanes pour logement. Malheureusement, en y regardant de plus près (plus les heures passant) nous avons la désagréable surprise de constater la saleté de nos collègues trekers : beaucoup de détritus jonchent le sol... Alors même si depuis notre arrivée nous sommes surprises par le manque de conscience écologique des péruviens, nous sommes grandement déçues de voir que les touristes participent également et grandement à la dégradation des espaces naturels au Pérou.
Jour 3 :
Dernier jour du trek: avec quelques autres, nous décidons de laisser soin aux mules et non à nos jambettes de nous remonter jusqu'au village de Cabanaconde. Même si nous sommes un peu déçues de ne pas avoir la satisfaction d'avoir accompli tout ce trek par nous-mêmes, nous pouvons profiter pleinement du lever du soleil sur nos mules (puisque nous avons commencé l'ascension à 5h), moyen de transport que nous n'aurons probablement plus jamais l'occasion de prendre! Mais ne croyez pas que cela était de tout repos pour autant, la remontée était toute aussi sportive! Il fallait bien s'accrocher et même si nous pouvions admirer le paysage, pas question de se lâcher d'une main, ne serait-ce que pour prendre une photo... Les arrêts de nos mules à deux centimètres du précipice nous ont valu des petites peurs !
Nous garderons un souvenir inoubliables de ce trek avec ses paysages magnifiques et des rencontres toujours très enrichissantes. Encore une occasion aussi de constater qu'il y a beaucoup de voyageurs longue durée dans ce monde provenant de tout horizon. Nous avons même été surprises de voir le nombre de filles voyageant seules. Qu'il est agréable de faire partie de cette communauté de voyageur!
Alpacas |
Très cool ce post ! Je vous imagine trop bien en train de crier nerveusement dès que la mule s'approche un peu trop du vide :D:D:D
RépondreSupprimerqu'est ce que vous etes courageuse, en plus tas raison , en altitude capacité respiratoir divisé
RépondreSupprimerchapeaux les filles, des vrais baroudeuses
a-laure