La Bolivie compte un peu plus de 9 millions d'habitants se répartissant sur une superficie équivalente à deux fois la France. Son économie repose actuellement sur ses réserves de gaz, son agriculture et son industrie concentrée dans la région de Santa Cruz. Il s'agit en effet du second pays détenteur des plus importantes réserves de gaz naturel d'Amérique latine, après le Venezuela. Si dans les années 90, la Bolivie confiait leur gestion à des géants pétroliers, elle a aujourd'hui nationalisé ses ressources d'hydrocarbure sous l'enseigne YPFB.
La Bolivie est également à l'origine de 30% de la production des feuilles de coca au monde (le Pérou en produit 60%). La coca représente une coutume ancestrale. Son efficacité contre le mal d'altitude ou pour le maintien physique n'est plus à prouver (elle constitue une aide précieuse pour les journées de travail dans les champs ou dans les mines). Toutefois, dans les années 90, les régions pauvres du nord ont trouvé une voie rentable en la fabrication de la pâte de coca, ensuite transportée en Colombie pour donner naissance à la cocaïne. Les gouvernements successifs ont souhaité éradiquer la culture de la coca mais celle-ci est plus fructueuse que l'ananas, le café ou la banane. L'arrivée d'Evo Morales au pouvoir a marqué un tournant : il souhaiterait au contraire faire retirer la feuille de coca de la liste des produits stupéfiants de l'Organisation Mondiale de la Santé. Légaliser la coca permettrait de développer un commerce international autour de cette plante qui constituerait alors la base de produits tels les bonbons, le maté, ou le "Coca Colla". Ce breuvage énergétique, dont le nom n'est pas sans nous rappeler une autre boisson bien connue, trouve l'origine de son appellation dans la feuille qui la compose et fait également référence à une communauté amérindienne de Bolivie. L'exportation de ces produits, via la légalisation de la feuille de coca, permettrait de booster l'économie du pays et aux cocaleros de vivre de cette plante sans dépendre des réseaux de drogue.
On dénote une grande avancée en matière de droits sociaux en Bolivie, pays qui se présente comme l'un des plus sûrs d'Amérique latine. Le 25 janvier 2009, une nouvelle constitution a été adoptée et fait de cette nation un état plurinational et interculturel. Ce texte formule une amélioration des conditions de vie où les services fondamentaux doivent être remis entre les mains d'un service public et non privé. Y est également mis en avant les différences qui composent la nation notamment sur la dimension linguistique. L'espagnol n'est alors plus la seule langue officielle, l'aymara, le quechua, le guarani sont reconnues au même titre. La réforme éducative opérée va également dans ce sens. Elle vise l'égalité des genres, la justice sociale, la préservation de l'environnement (et là il y a un sacré boulot de sensibilisation!) et le développement des aptitudes en matière d'alimentation afin que le pays assure son indépendance dans ce domaine et puissent subvenir aux besoins de sa population ( 7 enfants/10 dans la région de Tarija souffrent de dénutrition chronique).
Evo Morale se positionne également en faveur de l'environnement sur la scène internationale et appelle le G20, lors du sommet de Cancún tenu à partir du 29 novembre 2010, à diminuer les budgets de sécurité et de défense et d'adopter les conclusions de la CMPCC (Conférence mondiale des peuples contre le changement climatique) : réduction des gaz à effet de serre, diminution d'un degré de la température globale, instauration d'un tribunal international contre le changement climatique.
Lors de sa visite en Bolivie ce mois-ci, Navanethem Pillay, le Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, rappelle le besoin de mettre un terme à la discrimination des groupes autochtones et salue néanmoins la nouvelle loi contre le racisme et la discrimination (malgré les polémiques autour des répercussions sur la liberté d'expression). Des efforts doivent être encore fournis afin que la loi bolivienne se conforme au droit international en matière de droits humains : l'impunité reste un grave problème ainsi que le manque d'accès à la justice dans le monde rural.
Aujourd'hui, la Bolivie constitue l'un des pays les plus pauvres d'Amérique latine, elle qui a été certainement l'une des plus riches nations au monde lorsque les colonisateurs espagnols ont alors découvert au Haut Pérou des gisements d'or et d'argent. L'expression "C'est (pas) le Pérou" ferait d'ailleurs référence à la richesse opulente de cette région (les mines de Potosi) quelques siècles auparavant. Malgré cette pauvreté ambiante, le pays montre une forte volonté à aller de l'avant et à défendre ses droits.
La Bolivie est également à l'origine de 30% de la production des feuilles de coca au monde (le Pérou en produit 60%). La coca représente une coutume ancestrale. Son efficacité contre le mal d'altitude ou pour le maintien physique n'est plus à prouver (elle constitue une aide précieuse pour les journées de travail dans les champs ou dans les mines). Toutefois, dans les années 90, les régions pauvres du nord ont trouvé une voie rentable en la fabrication de la pâte de coca, ensuite transportée en Colombie pour donner naissance à la cocaïne. Les gouvernements successifs ont souhaité éradiquer la culture de la coca mais celle-ci est plus fructueuse que l'ananas, le café ou la banane. L'arrivée d'Evo Morales au pouvoir a marqué un tournant : il souhaiterait au contraire faire retirer la feuille de coca de la liste des produits stupéfiants de l'Organisation Mondiale de la Santé. Légaliser la coca permettrait de développer un commerce international autour de cette plante qui constituerait alors la base de produits tels les bonbons, le maté, ou le "Coca Colla". Ce breuvage énergétique, dont le nom n'est pas sans nous rappeler une autre boisson bien connue, trouve l'origine de son appellation dans la feuille qui la compose et fait également référence à une communauté amérindienne de Bolivie. L'exportation de ces produits, via la légalisation de la feuille de coca, permettrait de booster l'économie du pays et aux cocaleros de vivre de cette plante sans dépendre des réseaux de drogue.
On dénote une grande avancée en matière de droits sociaux en Bolivie, pays qui se présente comme l'un des plus sûrs d'Amérique latine. Le 25 janvier 2009, une nouvelle constitution a été adoptée et fait de cette nation un état plurinational et interculturel. Ce texte formule une amélioration des conditions de vie où les services fondamentaux doivent être remis entre les mains d'un service public et non privé. Y est également mis en avant les différences qui composent la nation notamment sur la dimension linguistique. L'espagnol n'est alors plus la seule langue officielle, l'aymara, le quechua, le guarani sont reconnues au même titre. La réforme éducative opérée va également dans ce sens. Elle vise l'égalité des genres, la justice sociale, la préservation de l'environnement (et là il y a un sacré boulot de sensibilisation!) et le développement des aptitudes en matière d'alimentation afin que le pays assure son indépendance dans ce domaine et puissent subvenir aux besoins de sa population ( 7 enfants/10 dans la région de Tarija souffrent de dénutrition chronique).
La Paz, Plaza Murillo |
Lors de sa visite en Bolivie ce mois-ci, Navanethem Pillay, le Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, rappelle le besoin de mettre un terme à la discrimination des groupes autochtones et salue néanmoins la nouvelle loi contre le racisme et la discrimination (malgré les polémiques autour des répercussions sur la liberté d'expression). Des efforts doivent être encore fournis afin que la loi bolivienne se conforme au droit international en matière de droits humains : l'impunité reste un grave problème ainsi que le manque d'accès à la justice dans le monde rural.
Aujourd'hui, la Bolivie constitue l'un des pays les plus pauvres d'Amérique latine, elle qui a été certainement l'une des plus riches nations au monde lorsque les colonisateurs espagnols ont alors découvert au Haut Pérou des gisements d'or et d'argent. L'expression "C'est (pas) le Pérou" ferait d'ailleurs référence à la richesse opulente de cette région (les mines de Potosi) quelques siècles auparavant. Malgré cette pauvreté ambiante, le pays montre une forte volonté à aller de l'avant et à défendre ses droits.