dimanche 28 novembre 2010

La Bolivie, entre droits humains et pauvreté


La Bolivie compte un peu plus de 9 millions d'habitants se répartissant sur une superficie équivalente à deux fois la France. Son économie repose actuellement sur ses réserves de gaz, son agriculture et son industrie concentrée dans la région de Santa Cruz. Il s'agit en effet du second pays détenteur des plus importantes réserves de gaz naturel d'Amérique latine, après le Venezuela. Si dans les années 90, la Bolivie confiait leur gestion à des géants pétroliers, elle a aujourd'hui nationalisé ses ressources d'hydrocarbure sous l'enseigne YPFB.

La Bolivie est également à l'origine de 30% de la production des feuilles de coca au monde (le Pérou en produit 60%). La coca représente une coutume ancestrale. Son efficacité contre le mal d'altitude ou pour le maintien physique n'est plus à prouver (elle constitue une aide précieuse pour les journées de travail dans les champs ou dans les mines). Toutefois, dans les années 90, les régions pauvres du nord ont trouvé une voie rentable en la fabrication de la pâte de coca, ensuite transportée en Colombie pour donner naissance à la cocaïne. Les gouvernements successifs ont souhaité éradiquer la culture de la coca mais celle-ci est plus fructueuse que l'ananas, le café ou la banane. L'arrivée d'Evo Morales au pouvoir a marqué un tournant : il souhaiterait au contraire faire retirer la feuille de coca de la liste des produits stupéfiants de l'Organisation Mondiale de la Santé. Légaliser la coca permettrait de développer un commerce international autour de cette plante qui constituerait alors la base de produits tels les bonbons, le maté, ou le "Coca Colla". Ce breuvage énergétique, dont le nom n'est pas sans nous rappeler une autre boisson bien connue, trouve l'origine de son appellation dans la feuille qui la compose et fait également référence à une communauté amérindienne de Bolivie. L'exportation de ces produits, via la légalisation de la feuille de coca, permettrait de booster l'économie du pays et aux cocaleros de vivre de cette plante sans dépendre des réseaux de drogue.


On dénote une grande avancée en matière de droits sociaux en Bolivie, pays qui se présente comme l'un des plus sûrs d'Amérique latine. Le 25 janvier 2009, une nouvelle constitution a été adoptée et fait de cette nation un état plurinational et interculturel. Ce texte formule une amélioration des conditions de vie où les services fondamentaux doivent être remis entre les mains d'un service public et non privé. Y est également mis en avant les différences qui composent la nation notamment sur la dimension linguistique. L'espagnol n'est alors plus la seule langue officielle, l'aymara, le quechua, le guarani sont reconnues au même titre. La réforme éducative opérée va également dans ce sens. Elle vise l'égalité des genres, la justice sociale, la préservation de l'environnement (et là il y a un sacré boulot de sensibilisation!) et le développement des aptitudes en matière d'alimentation afin que le pays assure son indépendance dans ce domaine et puissent subvenir aux besoins de sa population ( 7 enfants/10 dans la région de Tarija souffrent de dénutrition chronique).

La Paz, Plaza Murillo

Evo Morale se positionne également en faveur de l'environnement sur la scène internationale et appelle le G20, lors du sommet de Cancún tenu à partir du 29 novembre 2010, à diminuer les budgets de sécurité et de défense et d'adopter les conclusions de la CMPCC (Conférence mondiale des peuples contre le changement climatique) : réduction des gaz à effet de serre, diminution d'un degré de la température globale, instauration d'un tribunal international contre le changement climatique.

Lors de sa visite en Bolivie ce mois-ci, Navanethem Pillay, le Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, rappelle le besoin de mettre un terme à la discrimination des groupes autochtones et salue néanmoins la nouvelle loi contre le racisme et la discrimination (malgré les polémiques autour des répercussions sur la liberté d'expression). Des efforts doivent être encore fournis afin que la loi bolivienne se conforme au droit international en matière de droits humains : l'impunité reste un grave problème ainsi que le manque d'accès à la justice dans le monde rural.

Aujourd'hui, la Bolivie constitue l'un des pays les plus pauvres d'Amérique latine, elle qui a été certainement l'une des plus riches nations au monde lorsque les colonisateurs espagnols ont alors découvert au Haut Pérou des gisements d'or et d'argent. L'expression "C'est (pas) le Pérou" ferait d'ailleurs référence à la richesse opulente de cette région (les mines de Potosi) quelques siècles auparavant. Malgré cette pauvreté ambiante, le pays montre une forte volonté à aller de l'avant et à défendre ses droits.

Sorata

jeudi 25 novembre 2010

Des sentiments mitigés pour un pays contrasté


La Paz
Notre rencontre avec la Bolivie s'est faite sur la route qui nous a conduit de Copacabana à La Paz. Au bord du lac Titicaca, rien ne nous changeait vraiment du Pérou, mise à part un attitude bien moins accueillante de la part des habitants. Mais les paysages que l'on a vus défiler le long de cette voie nous ont plongées dans une toute autre réalité que celle que l'on avait eue l'occasion d'apercevoir au Pérou.

On a découvert un monde rural plus reculé et précaire que celui qui parsemait les routes péruviennes. Alors que notre bus filait vers la capitale, les habitations en brique rouge et toit de taule se succédaient, encerclées de murs gribouillés de messages politiques pour des élus locaux ou pour mettre à l'honneur "Evo Presidente". Les femmes lavaient leur linge dans les modestes rivières et l'étendaient sur les amas de pierre. Un groupe de personnes se retrouvait pour dire adieu à un proche et l'on apercevait sur les hauteurs des cimetières les tombes de couleurs.



Peu à peu, on a quitté la campagne et les bâtiments se sont faits plus hauts, collés les uns aux autres. La circulation devenait plus dense et l'agitation humaine et commerciale plus présente. Nous voilà dans la banlieue de La Paz. On a ensuite commencé à descendre alors qu'on apercevait la capitale, encaissée dans un canyon, qui s'étendait jusqu'aux monts alentours. Très urbaine avec ses hautes tours et son atmosphère chargée en CO2, la Paz ne nous a pas renvoyé une image bien favorable à notre première rencontre.

La Paz
Mais en se promenant davantage dans les quartiers, on a découvert ses charmes issus de sa diversité. D'une rue à l'autre, on plonge dans une ambiance différente: des marchés d'artisanat, au populaire marché de fruits et légumes, ou en passant encore par le marché des sorcières où l'on peut acheter des fœtus de lama à enterrer dans les fondations de sa nouvelle habitation (selon la tradition aymara, ils apporteraient protection et fortune).

Puis on s'aventure dans le quartier des affaires, sur la Plaza Murillo, et on fait un détour par les ruelles coloniales pour visiter quelques musées ou faire quelques emplettes. Enfin, on descend jusqu'au parc Mirador Laikacota (où la verdure est malheureusement absente), ce lieu de rencontre des adolescents venus jouer un match de foot ou passer une après-midi en amoureux.

Et on ne manquera pas de lire par-ci et là, des messages de prévention contre la violence faite aux femmes, la consommation de drogue et d'alcool chez les jeunes ou encore en faveur de la prudence au volant, des messages d'espoir pour une société qui a décidé de se tourner vers l'avenir et de reconstruire ses fondements démocratiques et sociaux afin de cultiver ses différences et de donner une chance égale à tous ses membres.



Femmes indigènes manifestant à La Paz le 10 novembre en faveur de leur droit à la terre




Entrée en terre bolivienne

Il est temps de faire nos adieux au Pérou, après un mois tout juste de vie commune ! Nous mettons le cap pour Copacabana... Eh non ! Nous ne partons pas pour le Brésil, sur la plage la plus célèbre du monde, nous restons bel et bien au bord du Lac Titicaca, mais du côté de la Bolivie cette fois. Car pour la petite histoire, c’est à la suite d’une promesse faite par un marin à la Vierge de Copacabana, égaré au large des côtes du Brésil, que la fameuse plage de Rio doit son nom à cette ville de Bolivie.

En tout cas, la plage ici n'a rien de paradisiaque par rapport à celle du Brésil, sauf si vous aimez vous baigner dans une eau glaciale et si vous allonger sur un par-terre de détritus ne vous dérange pas, car traverser la frontière ne résout malheureusement pas ce problème.

On ne peut pas dire qu'on trouve beaucoup d'animation à Copacabana. Cependant, le parvis de la cathédrale nous donne un spectacle surprenant tous les jours autour de midi : une multitude de camions et de voitures viennent se décorer de fleurs en attendant d'être bénis. Un peu d'eau sacrée sur le capot et ainsi son conducteur, avec la protection du Seigneur, pourra voyager en toute tranquillité pendant de nombreux jours !


Nous sommes partis à la journée une nouvelle fois sur le plus haut lac navigable du monde, à la découverte de l'Isla del Sol, une île mythique pour les Incas, lieu de naissance du soleil. En la traversant du Nord au Sud par le chemin des Incas, nous sommes plongés dans un silence d'or à contempler la Cordillère Real à l'horizon, entourée du bleu intense du Lac Titicaca. Les photos parlent d'elles-mêmes...





jeudi 11 novembre 2010

Plaisirs culinaires péruviens

Après un mois passé au Pérou, nous en avons gouté des plats !!! Pour commencer, on peut dire que les péruviens ont bon appétit : les menus comprennent des bonnes rations, il nous est arrivé plus d'une fois de partager un seul plat tellement les portions sont énormes. Beaucoup de choses à base de patates, maïs, riz et viandes (et très souvent dans le même plat !)

Voici quelques plats péruviens qui ont ponctué notre voyage....

Pollo con papas (poulet avec pommes de terre frites)

Non pas que ce soit le plat le plus original, c'est surtout le plus répandu et le moins cher... Et il faut dire que le poulet au Pérou est absolument délicieux, incomparable avec le poulet français et on ne parle même pas du poulet québécois ! On a donc consommé beaucoup de poulet et sous toute ses formes : à la milanaise (frit), à la broche, à la plancha, ...


Anticuchos de corazón de res
les anticuchos de corazón de res sont faits à partir de morceaux de cœur de bœuf mariné, qui sont ensuite piqués sur une brochette, et grillés. Les péruviens mangent énormément d'abats.

Avec des dizaines de variétés différentes, il est normal de trouver beaucoup de spécialités à base de maïs. Le Choclo con queso (maïs avec fromage) se vend peu cher dans la rue.

Dans les restaurant, on peut prendre des Humitas, il s'agit d'une pâte de maïs cuite et assaisonnée vendue dans la feuille du maïs.
En plus du maïs, le Pérou cultive également un nombre impressionnant de variétés de pommes de terre : plus de 4 000 ! Nous avons particulièrement apprécié la camote, une patate douce.

Pachamanca, spécialité péruvienne consistant à cuire les aliments à l'étouffé
Ceviche
Le ceviche est une marinade de poissons, de jus de citron vert et d'oignon, souvent accompagné de patate douce, de salade et de maïs. Le ceviche est donc «cuit» dans le jus de citron et servi froid.

Lomo saltado
C'est à la base un mélange de cuisine péruvienne et orientale. Mélange de viande de bœuf, d'oignons, ce met très populaire est consommé dans les marchés et est présent sur toutes les cartes des restaurants. C'est surement le plat qui représente le plus la cuisine péruvienne dans le monde.


L'alpaca et le "cuy"
Eh oui... La viande d'alpaca (cousin du lama) se mange ! L'animal, plus que l'emblème du pays, est présent jusque dans nos assiettes ! Nous n'avons jamais autant mangé de viande qu'au Pérou. Il y en a dans tous les menus et parfois même, il y a deux ou trois viandes différentes dans le même plat. Si vous vous demandez en lisant ces lignes ce qu'est le Cuy, c'est tout simplement le cochon d'Inde... Il y en a même qui gambadent dans certaines cuisines ! Nous avouons n'avoir pas eu le courage d'en manger, surtout qu'il est servi en entier sur l'assiette !


Des fruits et des légumes bizarres !
En traversant l'Océan, on ne peut que trouver des fruits et légumes que nous sommes peu habituées à trouver en France. On se régale tous les jours avec les jus de fruits frais : papaye, ananas, pomme, mangue, pepino, chirimoya et d'autres fruits dont on ne se souvient pas toujours des noms. Niveau légumes, on a surtout apprécié les soupes de zapallo, entre la citrouille et la patate douce.



Et comme il faut bien boire avec tout ça....

Pisco Sour
Comment passer à côté puisque ce coktail est fait à partir du Pisco, l'alcool national... Une bonne dose de Pisco, un peu de jus de citron, du sucre et 1 blanc d'oeuf et vous obtenez un Pisco Sour !




Inca Cola
Soda national jaune fluo, sans alcool et sûrement plus bu que le Coca Cola ! Nous avons constaté depuis le début l'intérêt des péruviens pour le sucré et le chimique que l'on a immédiatement retrouvé dans cette "délicieuse" boisson au goût de bonbon.




Chicha morada o Jora
Plus naturel, ce rafraîchissement préparé à base de maïs fermenté (maïs violet pour la chicha morada et maïs blanc pour la chica jora), est vendu bon marché à tous les coins de rues ou dans les chicherias. Sa fabrication est un secret qui se transmet de mère en fille, nous ne pouvons donc pas vous en dire davantage sur sa composition.

Mate de Coca
La coca, plante présente en Amérique latine, joue un rôle important dans la culture andine, où son usage remonte à près de 5 000 ans. Les feuilles de coca sont grandement consommés soit par la mastication ou par infusion (mate de coca). On leur reconnaîtrait des vertus médicinales pour la digestion, pour la cicatrisation de la peau, contre le mal des montagnes, contre les caries, et bien d'autres choses encore.



Les cervezas (bières)

On en trouvait une particulière à chaque ville : la Cusqueña à Cuzco, l'Arequipeña à Arequipa, etc. On trouve même de la bière parfumée à la coca, l'Apu !


A la rencontre du Puma gris

En ce premier novembre, nous sommes parties à la découverte du plus haut lac navigable au monde: le lac Titicaca ou, Titikaka, qui signifie "puma gris" (si vous retournez une carte du lac, vous êtes sensés voir apparaître un puma, que nous n'avons jamais réussi à distinguer!).

Du haut de ses 3812 mètres d'altitude et de ses 8340 mètres de superficie, le lac Titicaca marque également la frontière entre le Pérou et son ancienne annexe, le "Haut Pérou", autrement nommée à l'heure actuelle "Bolivie". Nous avons donc entrepris de visiter différentes îles de ce lac, berceau de la civilisation inca.




Notre premier accostage nous a amené sur les îles Uros, ces fameuses îles flottantes faites de roseaux, appelé "la totora", avec lesquelles notre pied trouva le contact fortement "intéressant"! Une quarantaine d'îles forment la communauté Uros, composée à peine de 2000 habitants, et dont seules quelques terres sont ouvertes à tour de rôle aux touristes.

A notre arrivée sur Winay Pacha, nous avons eu droit à une petite démonstration de la construction des îles: les hommes vont tout d'abord chercher de gros blocs de terre à quelques kilomètres de là et plantent des racines d'eucalyptus à l'intérieur de ces blocs. Une fois que ceux-ci ont poussé, ils coupent le tronc et les attachent ensemble, à l'aide d'une corde, autrefois faite en roseau et aujourd'hui en synthétique. Ensuite, ils placent en quadrillage des roseaux sur ces blocs et leur île voit ainsi le jour! Pour la cuisine, on installe une pierre là où prendra place le poêle, afin d'éviter un joli petit feu de joie! Puis on réhausse les maisons avec un lit de roseau.



Les îles vivent essentiellement du tourisme. Les hommes sont en charge de la fabrication des mini-bateaux en roseau, tandis que les femmes confectionnent les tissus représentant la vie quotidienne de l'île ou les Dieux Incas. Un fois la présentation terminée, nous avons eu le droit de visiter librement les maisons. Un nouvel attrape-touristes, puisque tant de convivialité mène à une sollicitation plaintive de la part des femmes et des enfants (les hommes délaissent l'île durant la journée pour travailler à Puño) pour que nous leur achetions quelques-uns de leurs travaux! L'ambiance qui règne d'ailleurs sur cette île nous a amené à nous demander si nous n'étions pas dans un village-témoin. Malgré tout, la beauté du lac et le côté insolite de ses îles réussirent à nous charmer.


Des îles Uros, nous sommes parties en direction de l'île Amantani. Trois heures de navigation et une heure de panne plus tard, nous mettions enfin le pied à terre, accueillies par des familles qui allaient nous offrir le gîte et le couvert pour la nuit, moyennant quelques soles. Nouvelle déception! L'accueil, chez l'habitant, nous conduit à partager notre repas dans notre chambre ...avec d'autres français!



Mais nous ne nous sommes pas déclarées vaincues pour autant, et nous avons quand même tenté de découvrir en quoi consistait la vie quotidienne de cette île, notamment en sympathisant avec Delia, la fille de notre hôte, âgée d'une douzaine d'année. Charmante jeune fille, malicieuse et timide à la fois, d'une grande élégance enveloppée dans son châle noir brodé de fleurs de couleur, accessoire vestimentaire des femmes, confectionné par les hommes.



On accompagna donc Delia chercher de l'eau au puits à la nuit tombée. Et nous fûmes plus qu'impressionnées de constater comment elle se mouvait, tel un félin dans une obscurité des plus profondes, tandis que nous, nous étions accrochées à notre lampe frontale! L'occasion également d'admirer, entre deux étoiles filantes, le plus beau ciel étoilé qu'il ne nous avait jamais été donné de voir! Delia, nous expliqua alors comment et où se laver. Sur l'île, les conditions d'hygiène sont assez rudimentaires, puisque pour faire sa toilette il faut s'approvisionner au puits et qu'aucun conduit n'y est relié. Les sceaux font alors office de chasse d'eau et les bassines de lavabos.

Le lendemain matin, nous partîmes, sur une eau quelque peu agitée, pour l'île Taquile, magnifique île, aux allures méditerranéennes, perchée à 3950 mètres d'altitude. Nous nous promenâmes au travers d'un paysage aride, croisant par-ci et par-là des troupeaux de moutons. Au loin, nous pouvions admirer la danse des eucalyptus avant de nous perdre dans le bleu-topaze du lac.



Sur cette île, le code vestimentaire n'est pas pris à la légère. Les hommes portent des pantalons et des vestons noirs, ainsi que des ceintures brodées par les femmes (dont l'attache est fabriquée à partir de leurs cheveux!). Ils tricotent toutefois leur bonnet: rouge s'ils sont mariés; rouge et blanc si ce sont des âmes esseulées. Cependant, on constate une variante! Si l'homme est réellement "en chasse", il mettra son pompon en arrière, tandis qu'il le plaquera sur son oreille droite s'il s'est déjà engagé! Quant aux femmes, elles se protègent le visage d'un grand châle si elles sont célibataires ou le dégagent en arrière si elles sont mariées. Étrange, non?! Nous nous sommes alors tous fait la réflexion que cette logique permettait peut-être de laisser leur chance aux plus disgracieuses!



Code de conduite péruvien à l'attention du touriste-lambda


1) Négociations:


Au Pérou, tout se négocie. Les prix n'étant pas affichés et le curseur montant ou descendant selon l'intensité de la couleur de votre peau, n'hésitez pas à marchander tout en gardant à l'esprit la convertibilité soles-euros et en ne dépassant pas une certaine limite qui vous vaudrait un "Turista, vuelve a tu pais!".



2) Restauration:

Se restaurer au Pérou mettra à l'épreuve votre patience. Voici donc quelques conseils:
- Si vous souhaitez être servis rapidement, c'est à dire 10 à 15 mn, commandez le menu du jour.
- Si vous souhaitez prendre à la carte mais dégustez vos mets en même temps que votre compagnon de route au lieu de saliver devant lui en attendant d'être servi à votre tour, commandez le même plat! Et prévoyez tout de même d'avoir deux heures devant vous!


3) Salutations:

Le péruvien fait preuve de cordialité et plus particulièrement en milieu rural. Et ne parlons pas des enfants qui vous salueront à tout bout de champ. Alors n'hésitez pas à lancer en premier un souriant "Buenos Dias"!


4)
"¿Disculpe, puede decirme dónde está la Plaza de Armas...?":

Si vous hésitez sur la trajectoire à prendre ou avez besoin d'une quelconque information pour continuer votre route, demandez à un passant ou à un commerçant de vous conseiller. Ils le feront avec plaisir. Mais attention, parlez l'espagnol devient alors extrêmement utile car seul dans les structures touristiques, l'anglais vous dépannera. Et puis, un voyage culturel c'est aussi un voyage linguistique!


5) A la queue leu leu:

Si nos précédents voyage, au Portugal, au Canada, ou en Angleterre, nous ont démontré que les français avaient bien fort à faire en matière de civilité dans les files d'attente, au Pérou, il n'y a rien de surprenant à voir quelqu'un se faufiler devant soi l'air de rien. Et rien ne sert de pester, vous n'avez qu'à faire pareil!


6) Sur la route:

Outil indispensable du chauffeur au Pérou: le klaxon! Si vous prenez le volant, sachez que si la route est dégagée, autant prendre vos aises, quitte à rouler franchement à gauche! Mais à l'approche d'un virage, n'oubliez pas de faire savoir que vous êtes là: Tûûûttttt!!!!!
Si vous croisez un chien, un paysan avec son chariot, une vache ou un autre véhicule doublant dans le sens inverse et vous arrivant droit dessus: klaxonnez encore et toujours!
Les freins ne vous serviront qu'en dernier recours, si jamais vous n'avez pas eu le dernier mot! Et surtout n'oubliez pas de faire retentir dans votre véhicule les derniers tubes de variété latino!




7) Les chiens errants

Les chiens errants sont nombreux mais inoffensifs. Toutefois évitez de sympathiser avec eux, sinon ils ne vous lâcheront plus!


8) La religion:

Le Pérou est un pays chrétien, ceci est indéniable. Il n'y a qu'à constater les christs suspendus aux rétroviseurs ou peints sur les bus. Toutefois, l'Amérique latine est l'un des meilleurs lieux pour observer les effets du syncrétisme. Ainsi les amérindiens qui risquaient la mort en refusant de s'évangéliser, ont trouvé le moyen de marier les croyances de leurs ancêtres, notamment les incas, avec les préceptes de la chrétienté. Ne soyez donc pas surpris, par exemple, en découvrant dans un marché des poupées en tissu représentant aussi bien "Marie, Joseph et Jésus", que "Pachamama, Pachapapa et leur enfant" (La terre-mère et la terre-père") selon la version que votre interlocuteur voudra bien vous donner. Quelque soit votre culte, il est alors important de respecter le sacré des lieux que vous visiterez et les pratiques religieuses de vos hôtes.



9) Les enfants:

Les enfants sont au Pérou très indépendants. Ne vous étonnez pas de les voir seuls dans les rues ou voire, vous servir dans le commerce de leurs parents (malheureusement!). Ils pourront vous solliciter quelques fois pour des "caramelos" ou de l'argent! A vous de voir la position que vous souhaitez adopter, mais autant emporter avec vous quelques babioles!

mercredi 10 novembre 2010

La Vallée Sacrée des Incas

Au nord du Cuzco s'étend une vallée qui suit la rivière Urubamba. On l'appelle la Vallée sacrée des Incas. Cette vallée renferme de nombreux sites archéologiques que nous sommes allées découvrir à travers champs.

Vallée Sacrée des Incas

Sacsahuamàn
A quelques kilomètres (subiendo) au-dessus de Cuzco, nous découvrons tout d'abord le site de Sacsahuamàn, une forteresse inca qui offre une superbe vue sur Cuzco. Cette forteresse a été édifié avec des blocs si énormes qu'ils pèsent plusieurs tonnes... Ce n'est donc certainement pas nous qui les aurait tirés depuis Cuzco au vu du dénivelé ! Quelques kilomètres plus loin, nous visitons le site de Kenko. Cette fois, il s'agit d'un sanctuaire rupestre consacré au culte du Puma (Dieu de la Guerre) qui aurait été aménagé par Huayna Capac lors de la naissance de son fils Huascar.

C'est à partir de ce moment là que nous décidons de jouer vraiment plus les aventurières! Pour rejoindre le site de Puca-Pucará, après avoir refusé une montée en cheval des dizaines de fois, service proposé par les habitants du coin, nous décidons de couper à travers champs ! Quelle bonne idée nous avons eu car les paysages sont superbes...



Juste en dessous du site de Puca-Pucará, se trouve le site de Tambomachay, appelé Bain de l'Inca. Les incas y venaient probablement pour la source sacrée qui coule de terrasse en terrasse et pour y accomplir certains rites religieux.
Tambomachay

Cette région protégée est parfaite pour l'agriculture et a été la ressource principale de la civilisation Inca en altitude. C'est pourquoi on y trouve de nombreuses terrasses sur les pentes des montagnes qui sont encore utilisées de nos jours par les fermiers locaux.

Nous souhaitons désormais rejoindre le village de Pisac à 30 kilomètres pour y passer la nuit. Mais où nous sommes postées, la circulation n'a pas l'air bien dense. Et pourtant il n'aura fallu que15 minutes d'attente pour monter dans un bus local : on s'entasse dans un de ces petits "combis" qui ne paient pas de mine, mais qu'on commence à bien aimer...

Ruines de Pisac

Pisac est un village fort agréable posé au fond de sa vallée, il possède le site archéologique inca le plus important après le Machu Picchu.

Après la montée aux ruines, nous faisons un tour dans le marché de Pisac où nous ferons des bonnes rencontres qui nous amèneront dans une chicheria (endroit où on boit la chicha) avec un vendeur de bijoux du marché !

Un hamburger d'alpaca plus tard, nous partons en direction du village de Chinchero. C'est sur ce trajet que le drame se passe ou plus exactement au terminal terrestre d'Urubamba : Sabine oerd ses lunettes de soleil... Si vous passez par là, pensez à les récupérer!
À Chinchero, des ruines et encore des ruines ! Mais également, un étonnant décor comme dans les films de Sergio Leone, surtout avec le coucher du soleil.





Nous y apprendrons un peu plus sur la méthode de fabrication des textiles si typiques du pays : filage de la laine d'Alpaca (à l'ancienne), coloration naturelle et enfin tissage. La coloration se fait uniquement avec des produits naturels : le maïs pour les tons rouge / rose / violet, la feuille de coca pour les tons vert, les insectes (que l'on avait découvert dans le canyon de Colca et qui servent aussi dans les cosmétiques) pour les tons rouges. La couleur bleu reste la plus dure à obtenir car peu présente dans la nature...

Le tissage est l'étape la plus longue car encore faite à la main par ces femmes : il faut plusieurs mois pour réaliser un tissage de 1 mètre.



La flûte andine à toutes les sauces

On peut dire que niveau musique, on entend beaucoup mais beaucoup de flûte de pan !!!
Ca peut aller du petit groupe sympa dans un resto....



... à des reprises improbables de tubes que nous connaissons bien : Abba, les Beatlles, etc.