jeudi 11 novembre 2010

A la rencontre du Puma gris

En ce premier novembre, nous sommes parties à la découverte du plus haut lac navigable au monde: le lac Titicaca ou, Titikaka, qui signifie "puma gris" (si vous retournez une carte du lac, vous êtes sensés voir apparaître un puma, que nous n'avons jamais réussi à distinguer!).

Du haut de ses 3812 mètres d'altitude et de ses 8340 mètres de superficie, le lac Titicaca marque également la frontière entre le Pérou et son ancienne annexe, le "Haut Pérou", autrement nommée à l'heure actuelle "Bolivie". Nous avons donc entrepris de visiter différentes îles de ce lac, berceau de la civilisation inca.




Notre premier accostage nous a amené sur les îles Uros, ces fameuses îles flottantes faites de roseaux, appelé "la totora", avec lesquelles notre pied trouva le contact fortement "intéressant"! Une quarantaine d'îles forment la communauté Uros, composée à peine de 2000 habitants, et dont seules quelques terres sont ouvertes à tour de rôle aux touristes.

A notre arrivée sur Winay Pacha, nous avons eu droit à une petite démonstration de la construction des îles: les hommes vont tout d'abord chercher de gros blocs de terre à quelques kilomètres de là et plantent des racines d'eucalyptus à l'intérieur de ces blocs. Une fois que ceux-ci ont poussé, ils coupent le tronc et les attachent ensemble, à l'aide d'une corde, autrefois faite en roseau et aujourd'hui en synthétique. Ensuite, ils placent en quadrillage des roseaux sur ces blocs et leur île voit ainsi le jour! Pour la cuisine, on installe une pierre là où prendra place le poêle, afin d'éviter un joli petit feu de joie! Puis on réhausse les maisons avec un lit de roseau.



Les îles vivent essentiellement du tourisme. Les hommes sont en charge de la fabrication des mini-bateaux en roseau, tandis que les femmes confectionnent les tissus représentant la vie quotidienne de l'île ou les Dieux Incas. Un fois la présentation terminée, nous avons eu le droit de visiter librement les maisons. Un nouvel attrape-touristes, puisque tant de convivialité mène à une sollicitation plaintive de la part des femmes et des enfants (les hommes délaissent l'île durant la journée pour travailler à Puño) pour que nous leur achetions quelques-uns de leurs travaux! L'ambiance qui règne d'ailleurs sur cette île nous a amené à nous demander si nous n'étions pas dans un village-témoin. Malgré tout, la beauté du lac et le côté insolite de ses îles réussirent à nous charmer.


Des îles Uros, nous sommes parties en direction de l'île Amantani. Trois heures de navigation et une heure de panne plus tard, nous mettions enfin le pied à terre, accueillies par des familles qui allaient nous offrir le gîte et le couvert pour la nuit, moyennant quelques soles. Nouvelle déception! L'accueil, chez l'habitant, nous conduit à partager notre repas dans notre chambre ...avec d'autres français!



Mais nous ne nous sommes pas déclarées vaincues pour autant, et nous avons quand même tenté de découvrir en quoi consistait la vie quotidienne de cette île, notamment en sympathisant avec Delia, la fille de notre hôte, âgée d'une douzaine d'année. Charmante jeune fille, malicieuse et timide à la fois, d'une grande élégance enveloppée dans son châle noir brodé de fleurs de couleur, accessoire vestimentaire des femmes, confectionné par les hommes.



On accompagna donc Delia chercher de l'eau au puits à la nuit tombée. Et nous fûmes plus qu'impressionnées de constater comment elle se mouvait, tel un félin dans une obscurité des plus profondes, tandis que nous, nous étions accrochées à notre lampe frontale! L'occasion également d'admirer, entre deux étoiles filantes, le plus beau ciel étoilé qu'il ne nous avait jamais été donné de voir! Delia, nous expliqua alors comment et où se laver. Sur l'île, les conditions d'hygiène sont assez rudimentaires, puisque pour faire sa toilette il faut s'approvisionner au puits et qu'aucun conduit n'y est relié. Les sceaux font alors office de chasse d'eau et les bassines de lavabos.

Le lendemain matin, nous partîmes, sur une eau quelque peu agitée, pour l'île Taquile, magnifique île, aux allures méditerranéennes, perchée à 3950 mètres d'altitude. Nous nous promenâmes au travers d'un paysage aride, croisant par-ci et par-là des troupeaux de moutons. Au loin, nous pouvions admirer la danse des eucalyptus avant de nous perdre dans le bleu-topaze du lac.



Sur cette île, le code vestimentaire n'est pas pris à la légère. Les hommes portent des pantalons et des vestons noirs, ainsi que des ceintures brodées par les femmes (dont l'attache est fabriquée à partir de leurs cheveux!). Ils tricotent toutefois leur bonnet: rouge s'ils sont mariés; rouge et blanc si ce sont des âmes esseulées. Cependant, on constate une variante! Si l'homme est réellement "en chasse", il mettra son pompon en arrière, tandis qu'il le plaquera sur son oreille droite s'il s'est déjà engagé! Quant aux femmes, elles se protègent le visage d'un grand châle si elles sont célibataires ou le dégagent en arrière si elles sont mariées. Étrange, non?! Nous nous sommes alors tous fait la réflexion que cette logique permettait peut-être de laisser leur chance aux plus disgracieuses!



2 commentaires:

  1. magnifique!
    je propose de ramener cette coutume assez sympathique du ponpon en france ;-)

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