La Paz |
On a découvert un monde rural plus reculé et précaire que celui qui parsemait les routes péruviennes. Alors que notre bus filait vers la capitale, les habitations en brique rouge et toit de taule se succédaient, encerclées de murs gribouillés de messages politiques pour des élus locaux ou pour mettre à l'honneur "Evo Presidente". Les femmes lavaient leur linge dans les modestes rivières et l'étendaient sur les amas de pierre. Un groupe de personnes se retrouvait pour dire adieu à un proche et l'on apercevait sur les hauteurs des cimetières les tombes de couleurs.
Peu à peu, on a quitté la campagne et les bâtiments se sont faits plus hauts, collés les uns aux autres. La circulation devenait plus dense et l'agitation humaine et commerciale plus présente. Nous voilà dans la banlieue de La Paz. On a ensuite commencé à descendre alors qu'on apercevait la capitale, encaissée dans un canyon, qui s'étendait jusqu'aux monts alentours. Très urbaine avec ses hautes tours et son atmosphère chargée en CO2, la Paz ne nous a pas renvoyé une image bien favorable à notre première rencontre.
Mais en se promenant davantage dans les quartiers, on a découvert ses charmes issus de sa diversité. D'une rue à l'autre, on plonge dans une ambiance différente: des marchés d'artisanat, au populaire marché de fruits et légumes, ou en passant encore par le marché des sorcières où l'on peut acheter des fœtus de lama à enterrer dans les fondations de sa nouvelle habitation (selon la tradition aymara, ils apporteraient protection et fortune).
Puis on s'aventure dans le quartier des affaires, sur la Plaza Murillo, et on fait un détour par les ruelles coloniales pour visiter quelques musées ou faire quelques emplettes. Enfin, on descend jusqu'au parc Mirador Laikacota (où la verdure est malheureusement absente), ce lieu de rencontre des adolescents venus jouer un match de foot ou passer une après-midi en amoureux.
Et on ne manquera pas de lire par-ci et là, des messages de prévention contre la violence faite aux femmes, la consommation de drogue et d'alcool chez les jeunes ou encore en faveur de la prudence au volant, des messages d'espoir pour une société qui a décidé de se tourner vers l'avenir et de reconstruire ses fondements démocratiques et sociaux afin de cultiver ses différences et de donner une chance égale à tous ses membres.
Femmes indigènes manifestant à La Paz le 10 novembre en faveur de leur droit à la terre
ça donne trop envie d'y aller!! je rajoute à ma liste de cadeaux un foetus de lama ;-)
RépondreSupprimerTrop tard pour le foetus... Mais on sait que y'en a au moins une qui lit tous les articles !!! :)
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